Claire Moynier, correctrice professionnelle, bénévole à la revue Ingrédient
Si la revue Ingrédient est si bien écrite, c’est grâce à nos supers auteurs et autrices, aux relectures des membres du comité éditorial, mais aussi à l’œil assuré de Claire Moynier, notre géniale et très professionnelle correctrice bénévole. Rencontre avec elle, et avec ce métier.
Claire, peux-tu te présenter, s'il te plaît ?
J’ai d’abord fait une formation de lettres. J’ai toujours travaillé autour du livre, de l’écrit, de la langue et du rapport aux mots : d’abord en librairie et dans l’édition, puis en agence de communication, où je faisais de la rédaction et de la correction. Puis j’ai créé Trait d’union*, une autoentreprise de lecture-correction. Actuellement, je suis à mi-temps en librairie**, et ça me plaît de pouvoir voir les deux bouts de la chaîne : je conseille, je vends des livres, et à la fois, je corrige des textes.
Comment as-tu connu Ingrédient ?
Via une amie, et j’ai tout de suite accroché au projet : le rapport à la cuisine, à Marseille, où j’ai vécu une dizaine d’années, et à Noailles en particulier, m’a beaucoup plu. Aujourd’hui, on a réalisé une quinzaine de numéros ensemble avec le Bouillon. J’aime le travail commun entre auteur·ice et illustrateur·ice. Ma mère, qui a 88 ans, est une lectrice acharnée d’Ingrédient. Autour de moi j’ai fait connaître la revue, et je réutilise les recettes.
Comment relis-tu Ingrédient ?
Dans la revue, il y a l’enjeu de préserver l’oralité, mais il ne faut pas que le lecteur soit perdu dans son élan, ou qu’il y ait de la confusion. Ça dépend de chaque numéro, certains sont plus écrits, d’autres sont plus bruts. Pour relire, je vais plus vite aujourd’hui parce que j’ai pris les codes. J’y passe dix à quinze heures selon les numéros. Ce qui prend le plus de temps, c’est la deuxième phase, où l’on débat des choses qui se discutent : les sources, les reformulations… C’est un travail de fond, il n’est pas simplement question d’orthographe. Le plus long, c’est que tout le monde soit d’accord. Par exemple, pour le numéro 20, Figues, on a discuté du fait qu’une personne avait donné une recette de mouclade, mais ce qui est décrit n’en était pas du tout une. Est-ce qu’on doit garder ce terme dans ce cas ?
Quel parcours est recommandé pour devenir correcteur·rice ?
Pour la correction, il ne faut pas de diplôme, mais il faut se former. Personnellement, j’ai une certification de lectrice-correctrice, délivrée par le centre d’écriture et de communication (CEC). Depuis, j’apprends constamment. J’ai assisté à une formation au suivi éditorial à Caen, aux côtés de Florence Morel, une secrétaire de rédaction et d’édition, qui m’a beaucoup plu. Pour exercer ce métier, il faut se poser tout le temps beaucoup de questions sur les mots, leur sens, le contexte…
Avec qui travailles-tu ?
Je travaille beaucoup pour l’auto-édition, j’accompagne des gens qui veulent publier des textes. Je relis aussi des biographies, ou j’interviens dans des entreprises qui ont besoin de faire relire leurs plaquettes… Je me penche aussi sur des revues loin de mes centres d’intérêt et de ma formation littéraire : elles sont spécialisées dans l’automobile, l’informatique… C’est la dimension économique de ce métier. Là où tu es plus en phase, ce n’est pas forcément ce qui va te permettre de vivre. Je suis plus proche de ce que j’aime quand je relis Ingrédient, un roman, un texte politique… Le graal pour une littéraire, serait aussi de travailler pour une maison d’édition, de relire des romans, mais il y a beaucoup d’appelé·es et peu d’élu·es…
Peux-tu nous dire deux mots du prochain numéro, le 23 ?
Je viens justement d’en terminer la correction. Je le trouve très beau. Il traite d’insertion professionnelle dans le secteur de la restauration. Il est écrit par Mo Abbas et illustré par Pauline Gilbert de Cauwer. Il devrait paraître le 4 novembre.
Merci beaucoup, Claire, pour ton engagement bénévole depuis 5 ans et le partage de ton savoir-faire au profit de l’association et des lecteurs de la revue Ingrédient !
Entretien réalisé par Isis Marvyle, journaliste et volontaire en service civique au Bouillon de Noailles
* Pour tous travaux de correction, contactez c.moynierlacroix@traitdunioncf.fr
** Vous trouverez Ingrédient et bien d’autres merveilles à la librairie Au bord du jour de Voiron.
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